L'interview du mois : David LACOMBLED, Président du Conseil d'administration du CELSA & Président-fondateur de La villa numeris
© Thomas Gogny
David LACOMBLED, président-fondateur du think tank La villa numeris, a été élu en mai dernier, Président du Conseil d’administration du CELSA Sorbonne Université. Diplômé de l'École supérieure de journalisme de Paris, David est un homme de médias. Chroniqueur dans L’Opinion sur les transformations de la société et sur B Smart, il est aussi l'auteur de plusieurs ouvrages sur les enjeux du numérique dont le dernier «S'informer demain, Lutter contre le virus des fake news» est paru en 2020. David a accepté d'évoquer avec nous son parcours mais aussi sa vision et ses ambitions pour notre école, le CELSA.
Bonjour David, quels sont vos projets à l'heure actuelle ?
Les projets ne manquent pas. Je dirige La villa numeris, un think tank qui promeut un modèle européen du numérique affirmant la primauté de l’Humain. Avec de nombreux partenaires, allant de start-ups jusqu'à des multinationales, nous menons des travaux pour permettre aux décideurs de comprendre et d’anticiper, d’agir en conséquence, de sensibiliser et de mobiliser pour donner du sens aux organisations. Intelligence artificielle, Data, métavers, fabrique de l’opinion et lutte contre la désinformation, ainsi que les nouvelles formes de travail et la santé, comme une écologie de soi-même, rythment notre quotidien.
J’ai également créé une agence spécialisée dans la communication d'influence et la réputation des entreprises et de leurs dirigeants, Lacombled.co en toute simplicité. Dans le vaste océan de la communication et du numérique, je pense que chacun doit prendre son destin et son récit en main.
J’ai toujours eu la passion de l'information chevillée au corps. Mes premières lectures devaient être la presse et quand j’étais lycéen, je présentais un journal quotidien sur une radio libre. Autant dire qu’au printemps dernier, rejoindre le conseil d’administration de l’AFP et prendre la présidence du CELSA Sorbonne Université ont été une source de grandes satisfactions. Et de motivations aussi !
Pourquoi Le Celsa ? Pourquoi avoir choisi de vous impliquer dans le Conseil d'Administration (CA) du Celsa ?
Le CELSA est une marque repère d’autant plus forte qu’elle est accolée à la Sorbonne, mondialement connue. Dans un monde où chacun, les organisations comme les individus, devient un média en puissance, les balises sont d’autant plus importantes qu’elles permettent de se repérer, de se guider pour avancer en confiance. Pour notre école, c’est le fruit d’une qualité hors pairs de ses enseignements et de sa recherche dans un alliage subtil entre ceux qui les prodiguent et ceux qui les reçoivent. Cela constitue naturellement une grande chance mais aussi une exigence forte pour celles et ceux qui sont dépositaires de cette marque : les enseignants, les personnels, les étudiants et naturellement les alumni aussi.
Je siège au Conseil depuis une dizaine d’années dans le collège des employeurs. J’étais à l’époque directeur délégué à la stratégie des contenus du groupe Orange. Le Medef cherchait un représentant. Sollicité pour savoir si j’avais des idées, j’ai répondu que cela m’intéressait. C’est ainsi que j’ai pu m’impliquer dans la vie de l’école que je connaissais déjà pour y avoir été un intervenant sur des sujets aussi variés que le business model des plateformes, les réseaux sociaux et la démocratie ou encore le financement des campagnes électorales.
Entrer au CA revient à passer de l’autre côté du décor, dans les coulisses d’un théâtre pour mieux en apprécier la machinerie et chacun de ses acteurs et artisans. Sans compter que j’ai eu la chance d’y arriver sous la présidence de Michel Boyon, l’école étant alors dirigée par Véronique Richard puis maintenant par Karine Berthelot-Guiet dont je tiens à saluer la qualité de l’engagement.
Quelles sont vos ambitions pour le CELSA pour les prochains mois, voire années, en tant que Président du CA ?
Notre Conseil s'attache en priorité au bon fonctionnement de notre école pour s’assurer que ses professeurs, ses personnels et ses élèves disposent des meilleurs outils. Leur bien être compte plus que tout.
Notre société est entrée dans une période de grandes incertitudes où les crises deviennent la norme. De fait pour le CELSA, comme n’importe quelle entreprise, les moyens de mener sa mission constituent un enjeu vital. L’école devra accroître ses ressources propres tout en conservant un ticket d’entrée accessible pour les étudiants.
Alors que la concurrence est désormais exacerbée, il nous faudra cultiver ce qui nous distingue tels que échanges transversaux avec le pôle universitaire et le maintien de l’excellence d’un enseignement professionnalisant et d’une recherche approfondie. Le CELSA est une grande école et doit à ce titre affirmer et développer ses partenariats internationaux.
Le renforcement des liens avec le monde professionnel et en particulier le développement des compétences entrepreneuriales, fait également partie de notre feuille de route. Nous nous engageons aussi sur les défis qu’imposent notre époque en matière de transition écologique et numérique, en veillant à la diversité des talents, des étudiants comme des enseignements.
Le CELSA se doit de faire ce qu’il enseigne : communiquer pour exister.
Quelle est votre vision du Réseau alumni ?
Les anciens sont les meilleurs ambassadeurs de l’école. Présents dans toutes les directions de communication de grandes entreprises ou d'institutions, ils sont facilement reconnaissables car ils font partie des meilleurs. C’est donc un réseau essentiel à cultiver pour s’élever, c’est l’étymologie même de «Alumni». Il s’agit de prendre de la hauteur et de conserver le dessus sur le cours des choses par des réflexions sur l’avenir de nos métiers et une nécessaire adaptation par le partage des bonnes pratiques.
Avec Assaël Adary, président de l'association Celsa Alumni, et l’ensemble du CA, nous engageons une réflexion afin de renforcer le rayonnement de l’association. Cela devra nécessairement passer par une redéfinition de ses moyens afin de se fixer des objectifs ambitieux.
La pression sera grande car j’ai deux alumni à la maison, mon épouse Anne-Cécile et mon fils Armand !
Auriez-vous un dernier conseil pour nos étudiants et nos alumni ?
Impliquez-vous à votre tour dans la transmission des savoirs et des compétences. Il y a encore une trop grande culture de la copie cachée dans notre pays. S’ouvrir aux autres, partager, c’est une chance de progresser soi-même.
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