L’interview du mois : Jefferson Correia, alumnus CELSA et Corporate Communication & Sustainability Manager

Jefferson Correia, alumnus CELSA et Corporate Communication & Sustainability Manager, nous vient du Brésil. Après un MBA au CELSA, il a décidé de poursuivre sa carrière sur le sol français et européen. Il partage avec nous son expérience en France et au Brésil dans le domaine de la communication.  
Découvrez Jefferson et son parcours à l’international. 

Propos recueillis par Martina Cortini, alumna CELSA 2019 et Marketing Manager. 

1. Bonjour Jefferson, pourrais-tu te présenter en quelques mots : ta formation, ton parcours, ton poste actuel et tes projets ?  

Je m’appelle Jefferson Correia, je suis brésilien et diplômé en relations publiques. Depuis 2003, j’accompagne les entreprises et les marques dans la construction et la protection de leur réputation. Au cours de ces dernières années, les enjeux sociétaux et environnementaux jouent un rôle majeur dans la notoriété des entreprises. Je me suis donc spécialisé dans la gestion des parties prenantes et des projets RSE/CSR (Responsabilité Sociale des Entreprises) et GSE/ESG (Gouvernance Sociale & Environnementale). 

Arrivé en France en 2017, je me suis inscrit à l’Executive MBA du CELSA, ce qui m’a permis de faire évoluer ma carrière sur le marché européen, notamment français, au sein de la Tech et de la Finance et plus récemment dans la cosmétique. Actuellement, je démarre une activité de manager de transition dans le conseil de stratégie de communication et gestion RSE. 

2. Pourquoi avoir choisi de t'installer pour vivre et travailler en France ? 

Auparavant, j’ai fait carrière au sein d’une entreprise américaine où j’ai mené de nombreux projets au Brésil, en Amérique Latine et aux États-Unis. J’ai pensé qu’une expérience en France pouvait être un levier pertinent à titre personnel et professionnel, d’autant que la France jouit d’une excellente réputation dans des domaines encore peu explorés au Brésil comme l’industrie du luxe ou la gestion du patrimoine. Toutes les entreprises du CAC 40 sont d’ailleurs présentes au Brésil. 

Et je suis particulièrement attaché à la culture, la littérature et aux voyages. Le soft-power de la France et sa localisation privilégiée ont largement contribué à ma venue en France.

3. Quelles sont les spécificités qui t'ont plus particulièrement motivé ? 

Si l’on revient à l’Histoire récente, en 2017 le monde prenait une tournure étrange. Le Royaume-Uni venait de voter en faveur du Brexit, Trump arrivait au pouvoir et une déferlante de théories complotistes et de déni des changements climatiques gagnaient des voix dans les médias.  

En France, Emmanuel Macron arrivé au pouvoir, recevait la COP 15 à Paris et s’engageait à accueillir en France des scientifiques américains dans l’incapacité de poursuivre leurs recherches en Amérique. C’est à ce moment-là et à mes yeux que la France s’est présentée comme une alternative subtile qui pouvait favoriser l’essor des entreprises dites « vertes » et les business associés. 

4. Quelle est ton actualité ?

Fort de mon expérience dans la communication dans différents secteurs et de nombreux pays et compte tenu de mon profil généraliste capable de travailler en mode transverse, j’ai pris la décision d’orienter ma carrière en tant que manager de transition dans l’accompagnement des sociétés désireuses de s’engager dans la transition RSE / ESG et ayant besoin d’accompagnement dans leur stratégie de réputation. 

5. Quels sont les enjeux en communication, marketing ou RH dans ta zone géographique/poste actuellement ? 

La transition digitale, la RSE et une communication cohérente de la marque employeur représentent des enjeux majeurs pour la réputation des entreprises. Si autrefois le rôle du communicant était d’entretenir de bonnes relations avec la presse, aujourd’hui de nombreux projets de communication impliquent des parties prenantes diverses et variées et l’on doit cartographier toutes les parties prenantes qui gravitent autour de l’entreprise et ainsi dresser des stratégies de communication pour chacune d’entre elles. 

Dans la réalisation de mon activité, Il est primordial de connaître les objectifs financiers et stratégiques de l’entreprise, maîtriser sa chaîne de valeur, ainsi qu’identifier les obstacles pour atteindre ses résultats.  En ce qui concerne les réseaux sociaux, même s’ils sont importants, ils doivent rester des outils toujours au service de la stratégie. 

6. Pourquoi avoir choisi une formation au CELSA ? Quelle était-elle ? 

J’ai suivi un cycle « Executive MBA » car c’est une formation appliquée aux professionnels expérimentés ayant déjà occupé des postes à responsabilités et désireux d’évoluer vers des positions de cadres dirigeants. C’est une formation qui conjugue à la fois les sujets enseignés dans les écoles de commerce, tels que le marketing, RH, la stratégie financière et l’humanisme propre à Sorbonne-Université. Dans mon cas, je voulais surtout réaliser une formation business en français qui me permettrait d’étoffer un réseau professionnel en Europe.

7. Aurais-tu un ou des conseils pour les étudiants ou alumni CELSA Sorbonne ayant un profil brésilien ou international souhaitant s'installer en France ? 

Tout d’abord, je conseille à ces professionnels de passer par un bilan de compétences et d’analyser si les entreprises et secteurs où ils souhaiteraient évoluer sont compatibles avec leur expérience. Je remarque qu’en France, contrairement au Brésil ou les pays anglophones, il y a moins de mobilité entre les secteurs. Un professionnel du secteur des assurances va plus rarement obtenir un job dans le luxe, par exemple. Normalement, les professionnels passent d’une entreprise à l’autre d’un même secteur d’activités. 

Ensuite, le marché français est parfois élitiste et ne cache pas sa préférence pour certaines grandes écoles, dont le CELSA pour des postes dans la communication. Il est aussi recommandé de contacter des professionnels sur LinkedIn basés en France afin de se renseigner sur l’entreprise. 

Enfin, la maîtrise de l’anglais place le professionnel étranger au-dessus du lot puisque la plupart sont francophones et pas forcément bilingue. Il est évident que l’intérêt pour la culture et la langue française restera un élément essentiel à l’intégration de l’étudiant ou du professionnel.

8. Existe-t-il des opportunités pour des alumni internationaux en France ou dans des entreprises telles que la vôtre ? 

Bien sûr. Je citerai mon expérience chez Allianz-Trade, une entreprise très largement présente à l’international. Sur les dix collaborateurs de l’équipe de communication globale dont je faisais partie, sept étaient étrangers. Dans ma situation actuelle, le fait d’être étranger peut s’avérer être un atout dans des missions d’envergure européenne ou globale. Mais, pour certaines entreprises orientées vers le marché franco-français, les PME et les ETI, les opportunités restent plus rares pour des profils internationaux. 

9. Estimez-vous que votre profil international ait été un atout dans votre carrière ? Si oui, pourriez-vous nous en donner quelques exemples.   

Bien plus que l’origine, le parcours professionnel, la maîtrise d’un secteur ou la connaissance d’un marché en particulier jouent un rôle plus important que la nationalité en tant que telle. Les Brésiliens sont peu nombreux sur le marché français, même s’ils sont appréciés pour leur créativité, leur humour et leur capacité d’adaptation. 

Par ailleurs, comme je l’ai évoqué, toutes les entreprises du CAC 40 sont installées au Brésil. Aujourd’hui, parmi les entreprises étrangères, ce sont les entreprises françaises qui embauchent le plus au Brésil.  Elles sont nombreuses dans les domaines du retail, de la restauration et de l’hôtellerie friandes de main d’œuvre.

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Jefferson fait partie du groupe CELSA alumni des étrangers basés en France dans le cadre du Réseau International. Si comme Jefferson, vous êtes intéressé(e) pour rejoindre ce groupe, faites une demande d'adhésion sur notre site internet auprès de Martina Cortini, notre ambassadrice : www.celsa-alumni.com/group/alumnis-from-abroad-in-france-alumnis-de-l-etranger-en-france/35, après avoir vérifié que votre profil alumni est bien activé et à jour !